Mobilisation le 5 décembre 2019 contre le projet de Loi sur la réforme des retraites.

Retraite à point ou à poing … et régime sec ? Les non-dits …

L’élection municipale n’est pas isolée du contexte national.

Dans la campagne électorale qui est engagée, le candidat que je suis ne peut ignorer les débats autour des enjeux et choix de société en cours. Ils concernent l’ensemble de nos concitoyens et impacteront donc les quercitains dans leur vie future comme dans leur quotidien.

Dans l’actualité immédiate, un sujet appelle à prendre position. Le projet de Loi de réforme des retraites, tel qu’il ressort du rapport Delevoye et des annonces du Gouvernement, porte en germe de sérieuses inquiétudes et incertitudes quant au niveau de vie des futurs retraités. Certaines pensions risquent d’être proches du minimum vieillesse … notamment pour celles et ceux qui auront connu des carrières segmentées, des périodes de chômage, des progressions de salaires faibles … La garantie d’une retraite reste pour beaucoup de professions le moyen de compenser une carrière de salaires bas.

Cette réforme annoncée fait le pari d’honorer d’abord une promesse de campagne du Président de la République, en s’attaquant à ce grand dispositif, certes complexe et perfectible, mais fruit de luttes et d’avancées sociales, que beaucoup de pays nous envient.

Mais il va surtout plus loin que les corrections et réformes déjà menées en 1993 par Balladur (allongement des durées de cotisations et baisse des pensions notamment de réversion), entre 2003 et 2008 (durée de cotisations portée à 40 ans pour tous les salariés, par La Loi Woerth portant l’âge de départ à 62 ans…

Il n’est pas par essence équitable. Il créera des injustices même si le Gouvernement présente la réforme comme universelle et que le futur système à point donne pour chaque mois travaillé ou pour chaque heure cotisée à salaire égal, la même valeur quel que soit le métier exercé.

Le niveau de vie des futurs retraités va décrocher !
Au total, si cette réforme passe, elle conduira à un appauvrissement général des retraités quels que soit sa catégorie d’emploi, son régime et son secteur d’activité, privé comme public.

3 éléments auront pour effet de venir réduire drastiquement le montant des pensions :
  – La prise en compte de la totalité de la carrière et pas des 25 meilleurs années…
    donc baisse du montant des pensions
  – Une masse financière fermée pour financer les retraites : 14% du PIB avec davantage de retraités (effet du baby-boom et intégration des régimes spéciaux qui viendront se joindre à la masse des retraités du régime général) donc une masse financière moins importante pour couvrir davantage de personnes…
    donc baisse du montant des pensions
  – Un régime de réversion revue à la baisse sous conditions de ressources et d’âge plus drastiques (gros impact sur le public féminin qui souffre encore du temps partiel subi pour s’occuper des enfants et des tâches ménagères)…
    donc baisse du montant des pensions

 

Personne n’y gagne !

Une incertitude constante sur le montant de la pension.
Or, la seule modalité de calcul de la pension basée sur le point, c’est-à-dire sur une valeur dépendant de la croissance économique, engendrera des variations de pensions selon les générations suivant le contexte économique et pour une même profession. C’est donc la bourse qui le fixera et non plus le dialogue social : socle de nos relations entre partenaires syndicaux et patronaux.

L’appauvrissement prévisible se doublera ainsi d’une insécurité juridique : aucune prévision possible du montant de la retraite avant le jour de sa liquidation !
Comment alors se projeter sereinement dans sa vie personnelle ?

Les mobilisations des Gilets jaunes il y a un an, comme celles à venir ce 5 décembre changent la donne. Nos concitoyens, des villes, des banlieues comme des campagnes ou des territoires excentrés ne peuvent plus admettre une précarisation, qui se dessine désormais pour les générations futures, faite encore de plus de rationalisation dans les choix budgétaires.

Pourtant la plus grande injustice sociale demeure celle de l’espérance de vie selon les situations professionnelles et les expositions aux conditions de travail néfastes pour la santé. La prise en compte de la pénibilité est donc le moyen de répondre à cette inégalité. Le patronat dénonce la complexité du dispositif et les syndicats de salariés, le manque de coopération des entreprises. Il est temps de trouver d’abord des réponses plus efficaces à un enjeu aussi crucial en privilégiant l’amélioration du système existant.

L’annonce du Gouvernement relative à la clause de « grand père » est un exemple bien lamentable. Comment les adultes d’aujourd’hui pourraient accepter un statuquo au détriment de leurs propres enfants ou petits-enfants ?

Le droit de grève est un droit constitutionnel, le seul moyen susceptible de faire fléchir le Gouvernement dans son projet inéquitable de réforme.

         Je soutiens donc l’initiative prise par les organisations syndicales de manifester le 5 décembre prochain pour une réforme négociée plus juste, pour une retraite plus égalitaire, pour un système par répartition conforté à travers le maintien d’une indispensable solidarité entre actifs et retraités… pour un vivre mieux partagé.

Freddy DOLPHIN
Pour la liste “Agir avec vous pour Le Quesnoy” 

FacebookTwitter